Etape 7 - New York - Autour de Manhattan

Jeudi 10 avril 2014 . Bon, après ce petit tour matinal à Little Italy et Chinatown, direction le Pier 83 où nous attend le bateau de la Circle Line***. Petit coup d'oeil à la montre. Une petite heure de battement pour être à l'heure au rendez-vous. Départ prévu vers 14 heures. Allez zou, on remonte au pas de charge Mulberry Street et on reprend le métro à Prince Street. Arrivés à Grand Central, on fait connaissance avec le Shuttle qui fait l'aller-retour avec Times Square. Cool ! C'est la seule ligne transversale de New York ! Allez go ! Une fois dehors, on mange un bout en vitesse ("tiens, c'est bizarre, il y a beaucoup de Français qui ont eu la même idée..."), on remonte dare-dare la 44e et on arrive enfin devant le quai où sont amarrés les bateaux qui font le tour de Manhattan. Un tuyau de première que m'a donné mon pote de Vasyvite ! Cerise sur le gâteau, le trajet est inclus au City Pass. "Bon, ma p'tite Aurélie, c'est le moment de la jouer stratégie... Tu fais la queue pour l'accès aux bateaux et moi je fais valider le City Pass et je reviens avec les billets..." Stratégie payante, dix minutes plus tard, on passe le dernier cordon de sécurité et on grimpe à bord du Circle Line Manhattan. C'est parti mon Kiki !

Bon apparemment, on n'est pas les seuls à avoir eu l'idée de profiter du soleil pour faire un petit tour en bateau... La plupart des places sont déjà occupées sur le pont ! Et dire que le Lonely Planet rangeait la Circle Line*** parmi les activités à faire en cas de pluie... Je t'en foutrais, moi ! "Ok, Aurélie, on laisse tomber la stratégie et on se trouve chacun une petite place sur le pont, on se rejoint après, c'est le mieux." Bingo, une petite place au milieu du pont me tend les mains. En plus, en fin de rangée, ça me permet de me déplacer à mon aise sans déranger personne pour faire mes photos. Sur le pont, Johnny Be Good, l'animateur maison fait son show, raconte l'histoire de Manhattan, de ses premiers colons aux heures sombres du 11 septembre 2001. En plus, il fait l'équerre en s'accrochant à une des lanternes du bateau. "Sympa, Johnny, t'assure grave, mec !" La vérité, c'est que ce con me gueule dans les oreilles et que j'en prends plein la tête avec les hauts-parleurs directement dirigés vers moi. "Euhhh, il n'y aurait personne pour le faire taire, Johnny Be Good ?" Non, pas moyen. Bon, ok, on va faire avec. Heureusement, le bateau se met en branle et commence à descendre la côte ouest de Manhattan. Tous les immeubles de Sky Line défilent sous nos yeux. L'Empire State Building brille de mille feux. Les gratte-ciels déchirent le ciel et jettent leurs reflets dans mille direction. Merde, c'est trop beau. C'est là que je comprends enfin ce qu'il m'arrive : JE SUIS A NEW YORK CITY ! Avec toutes les emmerdes que j'ai pu avoir cette année, j'ai eu un peu de mal à comprendre que j'étais en train de réaliser un de mes plus beaux rêves d'enfant : traîner mes guêtres à New York City. Et là, j'y suis enfin ! Les tours de Bank of America et celles du World Trade Center se dressent dans l'azur. Je n'en crois pas mes mirettes ! Je me retourne vers Aurélie qui lève le pouce en l'air. "Ok, je crois qu'elle a compris elle aussi..." A droite du navire, Staten Island se détache de la mer bleue. Un clocher s'érige vers le ciel. La vie est belle.

Bon, il n'y a pas vingt minutes de ça, Johnny Be Good nous prévenait encore de ne pas nous lever et empêcher ainsi les autres de prendre aussi des photos... Peine perdue. A droite du navire, quand la première silhouette de la statue de la liberté*** apparaît, c'est la ruée vers tribord ! Tout le monde veut un bout de sa statue pour l'éternité numérique ! Du coup, je ne me fais pas prier non plus ! Je me tourne vers Chang et lui balance mon Nikon entre les pattes ! "Can you take a photo for me ?" Bingo ! Troix clics plus tard et je suis dans la boîte avec la belle dans mon dos surgissant des eaux bleues de la baie de l'Hudson River. Oui, ok, quelque chose me dit que je fais partie du troupeau de veaux emmagasinés sur le pont du bateau, mais merde alors, ce n'est pas comme si je n'avais pas traversé un océan et fait des milliers de kilomètres suspendus dans l'air pour avoir droit moi aussi à une part du rêve américain ! Dans la foulée, je retourne vers Aurélie et la fusille de mon Nikon. L'égalité des sexes, vous savez ce que c'est, non ? Ok, je retourne à ma place. Autour de moi, c'est du grand n'importe quoi, tout le monde se bat pour avoir la meilleure photo. Du coup, je pose mon Nikon, et profite du moment pour admirer la belle. Merde, je suis devant la Statue de la liberté***. Un vrai rêve d'enfant qui se réalise. Je n'en crois pas mes yeux. Je me souviens quand j'étais gosse quand je pointais New York sur les cartes des bouquins de géo et que je me disais, "un jour, j'irai là-bas". Là, j'ouvre grand les mirettes et j'y suis. LA STATUE DE LA LIBERTE ! Non, mais allô ! "La liberté éclairant le monde". Alors, oui, on peut s'attarder un instant sur le fait que ce soit le scultpteur français Bartholdi qui ait consacré 20 ans de sa vie pour la réaliser, qu'elle fut inaugurée en grandes pompes en 1886, soit avec dix ans de retard pour célébrer le centenaire de l'indépendance américaine, mais merde, tout ça, on s'en fout. Je crois que je me souviendrais toujours de ce moment passé sous le bras de la statue...

Après ce moment de folie, on retourne tranquillement à sa place et on profite à fond de la croisière et du paysage : la forêt de buildings de Lower Manhattan tout d'abord, tout en manoeuvrant dans les eaux profondes de la baie de New york, puis de l'autre côté de l'île, en remontant l'Hudson River, les tours historiques de Manhattan, de l'Empire State Building au Rockfeller Center, en passant par le Chrysler Building, et surtout les ponts gigantesques qui relient ce morceau de terre à Brooklyn. Bref, un pur moment de bonheur, loin de la cohue de la ville, et qu'on finit gentiment à l'abri du pont inférieur du bateau pour se protéger du vent glacial qui balaye la baie. "On n'est pas bien, là, ma p'tite Aurélie ? Quelque chose me dit que ça s'appelle un p'tit peu le bonheur, non ?"